lundi 26 novembre 2012

"La Chasse", mon dernier coup de coeur ciné

Cette semaine, un film m'a tourneboulée.

Cela faisait bien longtemps qu'une séance ciné de m'avait pas émue à ce point. Cette émotion, c'est le film danois "la Chasse" de Thomas Vinterberg, qui me l'a procuré.

Le réalisateur de Festen (1998) revient avec un film poignant qui a obtenu plusieurs prix, dont le prestigieux Prix d'Interprétation Masculine pour Mads Mikkelsen, au dernier Festival de Cannes.



L'histoire :
Au sein d'une petite communauté danoise, Lucas est un quarantenaire bien intégré. Il traverse un divorce un peu pénible mais peut compter sur sa bande d'amis chasseurs, son travail au jardin d'enfants, son fils adolescent et même sur sa nouvelle petite amie.
Pourtant, cette vie tranquille va être pulvérisée par un mensonge d'enfant. Un soupçon de pédophilie pèse sur Lucas et va faire éclater la paisible communauté. Suspicion, délation, violence et perte de la dignité humaine, les plus viles comportements humains vont bientôt faire surface et s'abattre sur Lucas...


Mes impressions :
Je le disais en préambule, rares sont les films qui me marquent à ce point. J'ai pourtant éprouvé une émotion forte et sincère qui m'a tenaillé pendant toute la séance. J'étais complètement happée par les images et l'ambiance de ce très beau film.
Le sujet est bien-sûr très difficile mais est sauvé par la simplicité qui le traverse. Le réalisateur nous plonge d'abord au coeur d'une communauté paisible et bienveillante. Les images du Danemark sont magnifiques avec des paysages plongés dans le brouillard, des plans très longs de feuilles dans la forêt et du temps qui passe. La lumière et la musique sont très travaillés et contribuent à cette atmosphère splendide.

Puis vient le drame. Un malaise s'installe avec la déclaration d'une petite fille qui ne mesure pas l'étendue de la bombe qu'elle vient de jeter. D'abord le doute puis la certitude que Lucas est coupable au yeux de tous. L'acharnement et le lynchage public deviennent insupportables. Là où les amis d'antan étaient des soutiens, toute la communauté se ligue contre le père de famille et même son enfant. 


Le réalisateur a eu l'intelligence de ne pas faire douter le spectateur de la culpabilité de son personnage principal. L'injustice de la situation nous fait prendre parti pour cet honnête homme alors qu'un léger soupçon aurait mis le public très mal à l'aise, ne sachant pas qui croire.

On assiste, impuissants, à la déchéance de Lucas et à sa mise au ban de la société. Très peu d'éléments nous sont donnés sur l'enquête ou les interrogatoires menés. Cela contribue à resserrer l'intrigue autour de Mads Mikkelsen, impérial mais broyé par un système qui se met en place. C'est comme un virus contagieux qui se transmet au fur et à mesure et qui rend fou les gens qui l'entourent.



J'ai vu des critiques sur d'autres sites qui ne comprenaient pas la réaction du personnage principal. Pourquoi se laisse t'il sombrer ? Je trouve au contraire sa réaction plutôt saine et crédible pour un homme qui perd complètement pied. Je n'aurais pas compris qu'il soit agressif ou revendicatif après l'avoir présenté comme un homme simple et bon.

Bien que peu connus, les acteurs choisis sont excellents. Mads Mikkelsen en premier lieu bien-sûr. Il offre une représentation impeccable et crédible d'un père de famille brisé par la rumeur. Je l'avais déjà adoré en sombre méchant aux larmes de sang dans Casino Royale (2006), incroyable dans Le guerrier silencieux (2009) et Pusher, remarquable dans Coco Chanel & Igor Stravinsky (2009). Bref, Mads Mikkelsen, que l'on suit depuis un moment, obtient enfin une reconnaissance internationale, largement méritée.

Son fils, Markus (Lasse Fogelstrom) est lui aussi impressionnant de vérité. Il est à la fois attachant et révolté, avec un jeu très juste. 


Enfin, la petite Klara (Annika Wedderkopp), cause de toute ces allégations, est bouleversante de fragilité. On comprend aisément les mécanismes qui se mettent en place et comment toute la machine s'emballe.


J'avais un peu peur d'une fin bâclée en voyant comment se profilait la chute. Finalement, Thomas Vinterberg clôt son film de manière magistrale, sans que je ne l'ai vu venir. Bravo !  

On a bien-sûr envie de protéger les enfants en prêtant une oreille attentive. Mais cette attention est parfois pervertie par des réactions adultes, interprétant des phrases d'enfants innocentes. Ce film m'a beaucoup fait réfléchir et m'a interrogé sur mes propres réactions dans un contexte similaire. Difficile de ne pas laisser remonter nos instincts les plus bestiaux et animaux quand on se sent attaqué. Difficile également de rester justes quand un enfant est en danger...
Pourtant, les circonstances sont parfois faussées et totalement hors de contrôle.

 la bande annonce en VOST

Je reverrais ce film juste et très émouvant dès que j'en aurais l'occasion...


Et vous ? avez-vous tenté l'expérience ? 


 

jeudi 22 novembre 2012

Twilight 5, la bataille finale


Mon coeur de midinette l'a à nouveau emporté : je suis allée voir "Twilight 5" ! Difficile de ne pas succomber à l'envie de voir le dernier épisode quand on a lu tous les livres et vu tous les films précédents ! Je persiste et je signe, sans être une inconditionnelle, j'avoue avoir suivi de près la saga des vampires de Stephenie Meyer.

L'aventure Twilight a débuté en 2005 (j'étais alors beaucoup beaucoup plus jeune !). La saga se compose de 4 romans "Fascination" (2005), "Tentation" (2006), "Hésitation" (2007), "Révélation" (2008) et de 5 films puisque le dernier tome a été scindé en 2.


On est d'accord, Twilight est rangé dans la catégorie "roman pour ados". Malgré tout, ne dénigrons pas ce genre de littérature (un peu facile c'est vrai), puisqu'il a permis à des millions de gens (ados et pas que...) de dévorer des livres. Bien avant l'adaptation cinématographique et la déferlante boutonneuse "RobPat" (Robert Pattinson), les romans ont connu un succès planétaire et sont écoulés à des millions d'exemplaires. Belle performance de Stephenie Meyer, l'auteure américaine, qui signait là son premier roman !

Une petite piqûre de rappel pour ceux qui seraient passé à côté de la saga du désir interdit (en VF) : l'histoire raconte la rencontre puis l'amour interdit d'une humaine (Bella Swan) et d'un vampire romantique et gentil (Edward Cullen). Les complications arrivent avec l'hésitation perpétuelle de Bella entre son amour pour Edward et son amitié amoureuse avec le musclé loup garou Jacob !

La figure du triangle amoureux n'est pas nouvelle en littérature ou au cinéma. Bella hésite pendant 3 tomes entre ses deux prétendants, un vampire et un loup garou !

L'histoire :
Bella Swan (Kirsten Stewart) a enfin épousé son vampire Edward Cullen (Robert Pattinson) dans l'épisode précédent. Le jeune couple a donné naissance à leur premier enfant Renesmée, mais Bella a failli y perdre la vie. Pour survivre, elle a dû devenir vampire à son tour et affronter de nouveaux désirs et pulsions d'appel du sang. Renesmée n'est ni vampire ni humaine mais plutôt un mélange des deux. Cela intrigue beaucoup les Volturi, famille régnante de vampires, qui y voit là un danger pour leur race. Les Cullen vont devoir faire appel à tous leurs alliés pour éviter une mort certaine...

Mes impressions :
C'est la tradition, je vais voir ce genre de bluette adolescente avec mes copines bibliothécaires. Ce n'est pas tellement pour se dédouaner mais bien pour établir une sorte de rendez-vous, de rituel entre filles ! Et bien cette fois-ci, je me suis sentie vieille !
Toute la première partie du film est plutôt longue, comme une sorte de clip vidéo gigantesque mettant en scène les premières fois du jeune couple Edward/Bella. L'honneur est sauf, ces jeunes gens ont attendus d'être mariés pour se vautrer dans la luxure ! Ensuite viennent les premières expériences de Bella en tant de "nouveau né" vampire, ses premières chasses, découverte de ses pouvoirs et possibilités, ainsi que leur installation dans une nouvelle maison.
Je n'ai pas été convaincue par les effets spéciaux, notamment par le visage de la petite fille Renesmée, retravaillé à l'ordinateur. Le résultat était vraiment affreux, on aurait dit Chucky !

Le couple star à la ville comme l'écran Stewart/Pattinson. Ils ont porté à eux seuls toute la saga depuis 4 ans.

La deuxième partie est bien plus palpitante. Les Cullen font appel à leurs alliés du monde entier pour se protéger de leurs ennemis, les Volturi. Là, on découvre de bien étranges êtres que l'on avait découvert dans les romans de Stephenie Meyer. L'un contrôle les éléments, un autre fait voir ce qu'il veut à ceux qui l'entourent, etc...
La bataille finale est assez jouissive avec tous les ingrédients d'une bonne bagarre : des têtes tranchées, des morts dans chacun des camps, des personnages principaux sacrifiés, ...Je ne dévoilerais pas la chute pour éviter de spoiler une fin explosive ! Ma mémoire me fait défaut, et je ne me souviens plus si la fin du roman était identique. Peu importe finalement, celle-ci est réussie, et clôt avec panache la grande saga des Twilight.

Le clan des "yeux rouges" en pleine préparation d'un plan de bataille.

Pour conclure sur cet ultime opus, oubliez votre cerveau et laissez-vous gagner par l'émotion de vos 15 ans !! Bon, l'ensemble est franchement longuet, je ne vois pas bien l'intérêt de deux films (à part économique bien sûr !) pour clore le chapitre.

Si vous avez suivi les épisodes précédents, vous pourrez vous laisser tenter par ce chapitre final, dans le cas contraire, inutile de perdre votre temps !

la bande annonce en VOST.



Bonne séance !



mardi 20 novembre 2012

Un "Nous York" peu convaincant !


Difficile de passer à côté de "Nous York", tant sa promo a été intensive. On a vu l'équipe du film sur tous les plateaux de télé ces derniers temps...

 

Après "Tout ce qui brille" qui avait cartonné en 2009, la réalisatrice et actrice Géraldine Nakache revient avec son complice Hervé Mimran pour une nouvelle comédie sur l'amitié.
Ce n'est pas tout à fait une suite du premier puisque les personnages sont différents, mais le casting reste le même : on retrouve Géraldine Nakache, Leïla Bekhti, Manu Payet et Nader Boussandel. Seul Baptiste Lecaplain intègre pour la première fois cette bande d'amis.



 

L 'histoire :
Samia (Leïla Bekhti) et Gabrielle (Géraldine Nakache) sont deux copines parties tenter leur chance à New York. Pour l'anniversaire de Samia, ses trois amis d'enfance Michaël (Manu Payet) Nabil (Nader Boussandel) et Sylvain (Baptiste Lecaplain) décident de faire le voyage jusqu'à elles, pour une surprise de taille. Rapidement les amis vont se dire des vérités pas toujours agréable à entendre...

Mes impressions :
J'avais aimé la fraîcheur de "Tout ce qui brille" et la bande annonce du second opus (qui n'est pas une suite, je le répète) ne m'avait pas emballé. J'avais l'impression que cette fraîcheur était factice, reconstruite...malheureusement, ma première impression s'est avérée être la bonne !
Je n'ai pas du tout retrouvé la spontanéité et l'originalité du premier film, assez brillant. 

On est au milieu d'une bande d'amis d'enfance certes, mais avec l'impression d'être à côté de la plaque, complètement en dehors de leurs délires ou de leurs fous rires. Cette fois, la magie n'opère pas, on passe à côté d'un bon moment entre copains qui ne sont pas les nôtres

Les situations sonnent faux et les dialogues ne sont pas très bons; par exemple, une des scènes avait été décrite comme étant le "must" pendant la promo des acteurs : les amis sont arrivés, leur cri de guerre est "Obama" et au cours d'une soirée, ils s'interpellent avec des titres de séries US comme "les experts", "NY Police judiciaire" ou "Mentalist"...et le dernier répond "Navarro" ! C'était sensé être la grosse poilade, et bien c'est tombé complètement à plat !

Le scénario peine à nous intéresser, il ne s'y passe pas grand chose...quand aux acteurs, j'ai eu du mal à les trouver crédibles dans leurs réactions. Les filles ne s'en sortent pas trop mal, même si Leïla Bekhti me donne l'impression d'avoir un peu pris la grosse tête depuis ses derniers succès. Les garçons quant à eux ont bien du mal à se faire une place dans le casting. Ils sont attachants mais seul Manu Payet réussi à tirer son épingle du jeu.
Sur les 3 rôles masculins, seul Manu Payet (Michaël) s'en sort honorablement. Nader Boussandel (Nabil) et Baptiste Lecaplain (Sylvain) peinent à nous intéresser...

Une seule chose sauve la séance pour moi : les plans filmés de la ville de New York. La lumière et les grands travelling à travers la "grosse pomme" sont magnifiques. On se balade dans cette ville qui ne dort jamais et on apprécie cette visite guidée. C'est bien le seul intérêt, on a envie d'y aller !

Les 5 amis dans Central Park ou comment essayer de récupérer le capital sympathie des séries US comme Friends ou Sex and the City.



Dommage donc pour ce second long métrage. Le capital sympathie des acteurs n'aura pas suffit à m'enthousiasmer. Visiblement, je ne suis pas la seule, vu les différentes critiques que j'ai pu lire précédemment. 
S'il y a troisième film, il devra être résolument différent des deux premiers, pour reconquérir le coeur des déçus dont je fais partie !

la bande annonce du film



Et vous, qu'en avez-vous pensé ?!



jeudi 15 novembre 2012

Lost in town...


La nuit dernière, j'ai participé à un étrange rituel, mis en place par ma ville. La mairie est abandonnée jusqu'à 1h du matin aux étudiants qui se présentent dans le hall. A quoi ça sert ?

© les bavardages de Juliette
  
Les étudiants se retrouvent une fois par an à cet endroit pour échanger, rigoler, jouer, s'informer ou participer à toutes sortes d'activités ludiques. C'est une sorte de semaine d'intégration où les nouveaux étudiants arrivés peuvent découvrir leur ville et les activités qu'elle propose. A leur disposition, un bar à sirops (pas d'alcool à l'intérieur des lieux), un endroit où manger des tartes/cakes, des concerts et des stands d'associations...et tout ça gratuitement.

© les bavardages de Juliette



J'y ai vu des étudiants de toutes les nationalités (et parlant toutes les langues !) jouer à des jeux de société, se faire maquiller façon film d'horreur, se faire photographier pour obtenir des pin's et même...


...faire des courses de vélos ! Le challenge était de parcourir 300m le plus rapidement possible pour gagner une place de cinéma. Les plus rapides (moins de 12s) gagnaient même une place de hockey ! Sympa, non ?!


© les bavardages de Juliette

© les bavardages de Juliette

J'ai maintenant 30 ans et mes années étudiantes sont loin derrière moi ! J'ai bien vu la différence d'âge avec tous ces jeunes gens (oh la vieille !), moi qui pensais toujours être parmi les plus jeunes...la claque !

Bon, je n'étais pas là pour me tourner les pouces mais bien pour travailler ! Ma bibliothèque avait un stand d'informations pour racoler le chaland informer nos futurs usagers. Un artiste du coin, Nicolas Diologent devait proposer une animation ludique et nous a offert un "pictionnary" géant : sur une feuille blanche accrochée au mur, on projette des formes lumineuses (nez, yeux, bouches, ...). Le dessinateur en herbe choisit une forme et en trace les contours. Le but du jeu est d'obtenir un bonhomme biscornu à la fin.
Des images seront plus explicites !



© les bavardages de Juliette
© les bavardages de Juliette




© les bavardages de Juliette


© les bavardages de Juliette



voilà mon essai (on dirait Joe Dalton !)

© les bavardages de Juliette
 
et le résultat du créateur du jeu (rien à voir évidemment !)

© les bavardages de Juliette

Le stand a cartonné ! Un peu sceptiques au départ, nos étudiants se sont prêtés au jeu et n'ont pas désempli notre espace ! 

Opération réussie, nous aurons beaucoup de nouvelles inscriptions la semaine prochaine :-)

le blog de Nicolas Diologent




mercredi 14 novembre 2012

Un vieux, une valise...et 1 siècle d'Histoire !


Point de chanson du jour ce mercredi, mais une idée lecture pour l'hiver qui arrive : je viens de terminer "le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire" de Jonas Jonasson
Paru aux Presses de la Cité, en 2011, il a d'abord été publié en Suède en 2009... car l'auteur fait partie de ce raz-de-marée scandinave auquel on succombe depuis quelques années. 

Outre le géant du mobilier Ikéa, La Suède-Finlande-Norvège nous bombarde de littérature et a raison d'insister : cela marche très fort! Plutôt spécialisé habituellement dans les auteurs de romans policiers - Stieg Larsson (saga "Millenium"), Camilla Lackberg ("la princesse des glaces"), Henning Mankell ("les chiens de Riga") ou encore Gunnar Staalesen ("la femme dans le frigo"), pour ne citer qu'eux - la Suède nous offre ici un auteur au premier roman gonflé à bloc ! 
L'histoire :
Un matin de mai 2005, Allan Karlsson vient d'avoir 100 ans et une grande fête est prévue en son honneur dans sa maison de retraite. Il chausse ses charentaises, monte sur le rebord de la fenêtre et atterri dans un parterre de fleurs. C'est le début d'une grande aventure, d'un road trip où il est question d'un vol de valise pleine de billets de banque, de loubards, d'une éléphante prénommée Sonja et de trois cadavres semés en chemin...
C'est aussi l'occasion d'évoquer les souvenirs du centenaire qui a croisé la route de Franco, de Truman et de Staline entre autres ! Qui est ce vieil homme et pourquoi s'enfuit-il le jour de son 100ème anniversaire ? 400 pages pour le découvrir...

Mes impressions :
Un vieux, des charentaises et une maison de retraite ? pas très rock'n'roll au premier abord ! Pourtant, on plonge dans ce roman désopilant avec bonheur jusqu'à son terme ! 

A la fois roman policier (3 cadavres tout de même !), roman de suspense (un vol de valise qui tourne mal) et roman historique (on traverse 100ans d'histoire contemporaine), ce premier roman est un véritable ovni ! On pourrait imaginer un croisement entre Forrest Gump et les Monty Python. Alléchant, non ?! 

Le roman se découpe en 2 parties distinctes : d'un côté, on suit le personnage dans son évasion haletante et dans toutes les péripéties qu'il traverse; puis on entre de plein pied dans les souvenirs d'Allan, sorte de gentil naif, totalement décalé, qui ne se rend pas compte qu'il participe à l'écriture de la grande Histoire : Il sauve Franco d'un attentat, participe à l'élaboration de la bombe nucléaire, devient ami avec Mao ou boit un verre avec le camarade Staline ! 
Tout comme dans le film Forrest Gump, le personnage principal est prétexte à évoquer les grands évènements de l'Histoire contemporaine. Les amateurs du genre se réjouiront d'une foule de détails apportés aux anecdotes décrites. Jonas Jonasson est précis et bien documenté. On découvre l'histoire de la Suède et du monde entier à travers 100ans d'histoire politique, économique et sociale (guerres, droit de vote, contraception ou élections).

Le roman est également truffé d'anecdotes cocasses et de personnages hauts en couleur. J'ai beaucoup ri en découvrant la personnalité d'Allan, et ses répliques qui fusent. Un petit bémol tout de même sur la longueur du roman qui peine parfois un peu. La chute notamment à arriver; mais rien qui n'entame mon optimisme à propos de ce livre !

Deux extraits qui illustrent bien le ton du roman :
"Le centenaire se mit en route sur ses chaussons-pisse (on les appelle comme ça parce que les hommes d’un certain âge ont du mal à faire pipi plus loin que le bout de leurs chaussons)."

"Allan trouvait incompréhensible que les gens aient envie de se tuer au XVIIème siècle. S'ils avaient patientés un peu, ils seraient morts de toute manière."

On parle sur quelques blogs d'une adaptation cinématographique qui tarde à venir...j'espère en tout cas qu'elle existera un jour car ce livre est une pépite à adapter ! La difficulté viendra du fait d'intégrer Allan dans des images d'archives et de choisir quoi mettre en avant dans ce fourmillement de détails et d'anecdotes ! Il faudra aussi choisir un sacré interprète qui pourra incarner ce drôle de personnage très attachant !

Je conseille cette lecture aux amoureux de l'Histoire et à ceux qui ont suffisamment de second degré pour apprécier ce roman loufoque !


bonne lecture !



mardi 13 novembre 2012

Skyfall, le nouveau James Bond


Cette année, nous fêtons les 50 ans du plus célèbre des espions britanniques, l'agent 007. J'en avais déjà parlé dans un billet précédent, la saga James Bond sort son 23ème épisode, Skyfall. Réalisé par Sam Mendes, déjà à l'origine des Noces Rebelles et d'American Beauty, j'étais curieuse de voir comment le réalisateur allait se débrouiller avec une grosse production telle que celle-ci...et je n'ai pas été déçue ! Je vais essayer de ne pas trop en dire pour ménager le suspens, et ne pas gâcher la surprise à ceux qui ne l'aurait pas encore vu !


L'histoire :
Skyfall s'ouvre avec une course poursuite effrénée sur les toits d'Istanbul. Après une chute vertigineuse, l'agent 007 est en bien mauvais état, et même déclaré disparu par les autorités. Pourtant, suite à l'attaque du QG des services secrets britanniques, James Bond revient sur le devant de la scène pour affronter le très mystérieux Raoul Silva...

Mes impressions :
Pour moi, Skyfall est l'un des meilleurs opus de la saga James Bond. C'est un véritable retour aux sources qu'opère le réalisateur Sam Mendes : On y retrouve la mythique Aston Martin DB5, LE martini dry, l'armurier Q et celui qui deviendra le futur M ainsi que sa pétillante secrétaire Miss Moneypenny. 
Moins de testostérone et beaucoup plus de psychologie dans cet épisode où l'on entre dans la tête de 007. On apprend par exemple que Skyfall est un endroit cher au coeur de l'espion, à l'origine de tout. Il devra retourner sur les lieux qui ont hanté son passé pour réussir à démêler les intrigues du présent. Ce procédé m'a beaucoup fait pensé à la saga des Batman, notamment aux trois derniers "Dark knight", bien plus sombres et mystérieux que les précédents. Le héros y est décortiqué, analysé pour mettre en lumière ses faiblesses, ses aspects noirs et son humanité.

 L'Aston Martin DB5 fait son grand retour dans cet épisode "retour aux essentiels".

Bien moins compliqué que les opus précédents, Sam Mendes resserre l'intrigue autour de ses personnages et gagne en efficacité. Souvent très alambiqués, les films d'espionnage sont fouillis et parfois perdent leurs spectateurs en chemin !
Que les amateurs d'action et de cascades se rassurent, vous serez également servis dans ce domaine. Daniel Craig a tenu à faire toutes ses cascades lui-même et certaines sont plutôt impressionnantes ! Sur le toit d'un train, en bateau ou sur une moto, James Bond continue de nous balader dans le monde entier, à Londres, Macao ou Istanbul.

Je faisais partie des détracteurs de Daniel Craig quand j'ai su que c'était lui qui prenait la suite de Pierce Brosnan. Un James Bond blond ? peu crédible ! Pourtant, j'avoue m'être lourdement trompée, tant il est bon dans son rôle, malgré son physique de tueur russe ! Plus je le vois et plus il réussit à me faire oublier ses illustres prédécesseurs ! C'est dire...


Forcément, difficile de ne pas succomber au physique impeccable de l'agent 007.

Le casting autour de lui est très réussi également; honneur aux dames, l'épisode tourne principalement autour de la relation entre Judi Dench (alias M) et Daniel Craig (James Bond). Le boss de 007 impose une rigueur et une froideur qui force de le respect. Pourtant, on sent bien une relation ambivalente entre les personnages, teintée de confiance et de méfiance à la fois, à mi-chemin entre un rapport patron/agent et mère/fils.

Judi Dench, impeccable et implacable sous le regard attentif de son bouledogue en porcelaine.

Face à eux, deux rôles féminins s'affirment, les nouvelles James Bond girls : l'une, Naomi Harris est britannique, l'autre (cocorico !) la sublimissime Bérénice Marlohe est française. Toutes deux succomberont bien-sûr au charme irrésistible de l'agent 007 mais les rôles féminins ne sont plus les délicieuses ingénues qu'elles étaient auparavant. James Bond dira lui-même que les belles ont un sacré tempérament ! Loin d'être les égales de l'agent (la saga James Bond reste principalement machiste !), les James Bond girls se rebiffent et ne se laissent plus faire par les hommes !

 Naomi Harris, alias la sportive Eve.


Ma préférence va vers Bérénice Marlohe (sans aucun chauvinisme !) qui s'en sort magistralement en James Bond girl.

Enfin, Javier Bardem tient le rôle du très méchant peroxydé Raoul Silva. Les deux hommes se font face et livrent un combat haletant tout au long du film. Une scène d'anthologie, à mourir de rire, les oppose dans un dialogue surréaliste à propos d'une hypothétique relation homosexuelle entre les deux hommes. C'est bien le comble pour James Bond, lui, le grand séducteur de ces dames, si préoccupé par son sex-appeal de mâle dominant ! Car oui, c'est la grande nouveauté de cet épisode, Sam Mendes réussit à distiller des petites notes d'humour corrosif, bien loin des derniers épisodes beaucoup plus sérieux. En forme d'hommage aux films et séries des années 60, on pense à l'humour de Chapeau melon et bottes de cuir ou OSS117.

Une scène dont je me souviendrais longtemps... quelle rigolade !

Un dernier mot sur le générique grandiose interprété par la chanteuse britannique Adele. Le choix est magistral et s'accorde parfaitement avec l'ambiance de ce nouveau James Bond. Jambes de femmes, cibles humaines, décors psychédéliques et cauchemardesques à la fois, ce générique revient à l'essentiel des premiers James Bond. Il nous donne immédiatement envie de plonger dans ce nouvel épisode, malgré les 22 précédents !


Skyfall par Adele, nouveau record des téléchargements en France.
le lien ici si la vidéo ne fonctionne pas.

Reste à savoir si Daniel Craig signera pour un 24ème épisode ou si le filon s'éteindra avec lui car Sam Mendes nous propose une fin particulièrement soignée. La boucle serait bouclée !
Au vu du démarrage du film et des bénéfices qu'il génère, je suppose que nous aurons bientôt de quoi nous occuper dans un an ou deux...


 la bande annonce en VOST
le lien ici si la vidéo ne fonctionne pas.





Bonne séance !









dimanche 11 novembre 2012

Frankenweenie, le retour du grand Burton

Cela faisait quelques temps que je n'avais pas poussé la porte de mon cinéma préféré...la faute à une méchante toux qui m'aurait de toute façon empêchée d'entendre le moindre dialogue d'un quelconque film !

Cette fois, je suis allée voir "Frankenweenie", le nouveau film de Tim Burton.

  

L'histoire :
Dans la ville de New Holland, Victor Frankenstein est un petit garçon un peu à part; il préfère de loin faire des expériences dans son coin que de jouer au baseball ou avec ses petits camarades. Son meilleur ami, Sparky, est un chien fidèle qui le suit partout. Malheureusement, Sparky se fait renverser par une voiture et l'univers de Victor s'écroule alors. Il se met en tête de ramener son ami d'entre les morts...sauf que la nouvelle va vite s'ébruiter, et que les ennuis vont commencer !



Mes impressions : 
Je vis avec Tim Burton une histoire d'amour (à sens unique) depuis très très longtemps...Je me retrouve parfaitement dans son univers gothique et étrange. Beaucoup de sensibilité, un peu de perversité et des personnages aussi bizarres les uns que les autres !!!
J'avais adoré ses premières oeuvres Beetlejuice (1988), Batman (1989), Edward aux mains d'argent (1990) et bien-sûr l'Etrange Noel de M. Jack (1994), les noces funèbres (2004) et Big Fish (2003).
Un peu échaudée par l'expo qui lui était consacrée cette année et par ses dernières créations, Sweeney Todd (2007), Alice au pays des merveilles (2010) et Dark Shadows (2012), j'étais septique quant à ce nouvel opus. D'autant plus que ses dernières participations avec Disney ne m'avaient franchement pas convaincues (Alice ou Charlie et la chocolaterie par exemple) !
Et bien Frankenweenie m'a enfin réconciliée avec mon amour originel pour le réalisateur !

 M. Tim Burton et Sparky, la mascotte de son film.

Au départ, c'est audacieux : un film en noir et blanc, qui fait la part belle aux classiques de l'horreur des années 60 (Dracula, Frankenstein, Godzilla...) et aux propres films de Burton (M. Jack et Edward notamment dans l'utilisation de créatures/créateurs). Et puis on tombe rapidement sous le charme de la galerie de personnages loufoques que nous propose le réalisateur.

Le projet de "Frankenweenie" existe en fait depuis 1984 : Tim Burton avait déjà proposé un court métrage similaire aux Studios Disney avec lesquels il collaborait à l'époque. Faute de moyens et de motivation, le projet est abandonné mais finira par ressurgir 25 ans plus tard.


Tim Burton s'inspire largement du livre de Mary Shelley, publié en 1818 ("Frankenstein ou le Prométhée moderne") ainsi que de sa première adaptation cinématographique ("Frankenstein") en 1931, par James Whale. 


Boris Karloff face à Sparky : qui fera le meilleur monstre ?


Si l'on pousse un peu l'analogie, dans "la Fiancée de Frankenstein" (1931) de James Whale également, on trouve une jolie brunette avec une mèche blanche... et chez Tim Burton :



Deux fiancées pour deux monstres au grand coeur...

Et dans la comédie "Frankenstein junior" de Mel Brooks (1975), l'assistant de Victor Frankenstein, Igor le bossu, devient Edgar, le copain bizarre :

 




















Dans "Beetlejuice" (1988) de Tim Burton, on trouvait un personnage, Lydia, incarné par Winona Ryder, que l'on retrouve ici avec le même prénom.






Et bien-sûr, le personnage principal Victor, que l'on retrouve dans la majorité des dessins animés de Tim Burton (Les noces funèbres (2004), son court métrage Vincent, et les rôles de Johnny Depp).

Victor dans les "Noces Funèbres".
Edward dans "Edward aux mains d'argent".

Vincent
Victor dans "Frankenweenie".

Bravo à ce petit bijou d'animation, réalisé en stop motion, c'est-à-dire image par image, avec des figurines que l'on bouge au fur et à mesure.


Danny Elfman signe une bande-son impeccable, comme à son habitude ! Je m'attendais à plus de passages chantés, comme dans les films précédents, mais ce n'est pas plus mal...
 
Mon personnage préféré reste tout de même une petite blonde complètement bizarre et qui ne cligne jamais des yeux. Elle se balade avec son chat Moustache qui peut prédire l'avenir grâce à ses crottes...
fantastique M. Burton !



Attention tout de même à ne pas négliger l'interdiction aux moins de 10 ans. Comme dans la plupart des oeuvres de Burton, ce film est cauchemardesque pour des petits un peu impressionnables...les gentils animaux deviennent de véritables monstres et les enfants hurlent de terreur !!
Allez-y avec votre âme d'enfant et vos pré-ados !!


La bande annonce pour vous faire une idée.

Les articles de Marie et de Solveig à ce sujet.

Un lien vers le court métrage originel.



Bonne séance !


en bonus, un dessin issu de l'expo de Burton à Paris cette année. Il illustre parfaitement tous les films du réalisateur : le monstre qui sommeille en chacun de nous !

© les bavardages de Juliette